Xógbé, Le Centre, Abomey-Calavi, 2022.


« Nos langues contiennent nos mémoires. Elles sont les clés d’ouverture de nos traditions. 
Par la parole, elles nous ouvrent l’univers d’un monde passé où nous retrouvons nos origines. » _ Sènami Donoumassou

Xógbé signifie « le verbe » en fongbé.
Sènami Donoumassou explore, dans cette exposition, des fragments de notre patrimoine culturel immatériel en portant son attention, notamment, sur les panégyriques claniques (Akɔ mlă mlă), les littératures du Fà (Fà gbésisà Fàgléta Fàhan), les proverbes (Lõ) et les contes (Hwenuxó). Dans un même mouvement, elle fait dialoguer religions traditionnelles et religions importées, qui coexistent au quotidien, à travers des propositions artistiques gravitant autour des mancies, des prières et de nos rapports aux morts.

En filigrane, Sènami Donoumassou aborde la notion de traduction et interroge la place de l’oralité dans nos traditions et notre société contemporaine. Elle met également en lumière, les intraduisibles, ces mots qu’il est impossible de traduire et d’interpréter.

Sènami Donoumassou donne corps, plastiquement, à ce qui n’est pas matière, comme voie possible de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui s’érige comme l’une des plus grandes richesses du Bénin. Cette exposition fait suite à de longs mois de recherches auprès de personnes-ressources, sages et sachants. Les savoirs recueillis ont été la matière principale de ce travail. Exposition quasiment manifeste, l’artiste affirme de manière indéfectible la nécessité de protéger et sauvegarder les fondements de notre identité collective et personnelle. 

Chimie des traces, Institut Français, Cotonou, 2019.