TÀN XÓ [MÉMOIRE EN PROSES], Fondation H, 2024.

« L’exposition Tàn xó [Mémoire en prose], présentée dans l’espace parisien de la Fondation H, est le fruit d’une résidence de quatre mois où  durant laquelle l’artiste s’est plongée dans des recherches d’archives et des expérimentations techniques, éléments essentiels de sa démarche artistique. 

« J’adore expérimenter. C’est en explorant l’inconnu que je découvre de nouvelles choses,  ce processus est au cœur de mon travail.» 

Son projet inédit, développé au cours de cette résidence de création, puise dans l’exploration des mémoires collectives et des constructions identitaires universelles, avec en filigrane, une dimension postcoloniale. Le titre de l’exposition, issu du vocable Fon, Tàn xó, signifie «une question de mémoire», et ancre ce nouveau travail dans une démarche à la fois personnelle et culturelle, tout en incitant à une réflexion sur les rapports que nous entretenons avec notre environnement naturel.

Ainsi, le visiteur pénètre dans un espace suspendu, hors du temps, hors de toute géographie. À l’entrée, un voile transparent laisse entrevoir l’installation, sans rien dévoiler encore. Une invitation implicite flotte dans l’air, comme un murmure silencieux : il faut se déchausser. Pieds nus, le visiteur franchit la frontière invisible entre l’extérieur et cet ailleurs, un espace fictif que l’artiste nomme ARKHéENI. Sous ses pieds, le sable granuleux du sous-sol devient un terrain de sensations. 

À chaque pas, la texture du sol l’ancre un peu plus dans cet univers inconnu, tandis que la lumière vacillante des bougies découpe des ombres sur les murs assombris, créant une atmosphère quasi sacrée. Le regard du visiteur se pose à présent sur une phrase gravée sur le mur : «Que laisseras-tu de toi ?». L’artiste apostrophe le visiteur et l’invite à répondre, non pas avec des mots précipités ou des réponses définitives, mais elle cherche plutôt à déclencher chez lui une réflexion profonde, intime, l’esquisse pourquoi pas, d’un début de réponse, une première trace. »
– Extrait du texte curatorial de l’exposition, Nadine HOUNKPATIN.