Sans relation à l’Autre, pas de développement, disait Jacques Nanéma, philosophe burkinabé qui pose par là les jalons féconds d’une écologie de la relation. Sans relation, sans l’Autre, c’est l’absence, dans ce qu’elle a d’abyssale.
Tisser en miroir les liens riches et profonds de la relation à l’Autre, c’est s’exposer aux vertiges des connexions, aux systèmes de pensée qui, créant des ponts entre les peuples, lient ceux qui peuvent l’être.
Humans of Africa, par l’exploration des symboles visuels qui sous-tendent la philosophie commune d’un continent enraciné dans la sagesse des visions et des mémoires populaires depuis des siècles, tend à proposer un tableau en toute nuance. Nuances de noirs, de blancs, de gris argentiques, nuances qui balayent les différences linguistiques et législatives inhérentes aux nations africaines ; nuances qui, liées par l’espoir, visent à emmener les peuples d’Afrique à faire Ubuntu, c’est-à-dire à faire humanité, à faire nation ensemble.